Trump n’Est Pas Fou ! Il a Seulement Déclaré la Guerre à la Chine !
Trente cinq ans de mondialisation ont nourri un monstre, la Chine communiste. Donald Trump corrige le tir. Emoi général.
Le 18 juillet 2024, Peter Navarro s’est taillé un franc succès à la tribune de la Convention nationale républicaine. « Je viens de purger quatre mois de prison à Miami. La commission d’enquête sur l'attaque du Capitole voulait que que j’accuse Donald Trump d’avoir été l’instigateur des violences…. Ils voulaient que je trahisse Donald John Trump pour sauver ma peau. »
Après un silence, Peter Navarro a ajouté : « J’ai refusé. »
Les 2 429 délégués républicains réunis à Milwaukee (Wisconsin) se sont dressés comme un seul homme. La standing ovation a duré dix minutes. Une femme a hurlé « I love you Peter ». Même Donald Trump n’a pas été accueilli aussi chaleureusement que Peter Navarro.
Qui est Peter Navarro ?
Peter Navarro est l’architecte de la politique commerciale de Donald Trump. Cet économiste de 76 ans a été directeur du White House National Trade Council et directeur de l’Office of Trade and Manufacturing Policy entre 2017 et 2021, lors de la première présidence de Donald Trump. Il est aujourd’hui le conseiller économique du président au sein de la seconde administration Trump.
Peter Navarro est aussi l’un des auteurs du « Projet 2025 », une initiative lancée en 2021 par la Heritage Foundation pour préparer l’arrivée d’une nouvelle administration républicaine en 2025.
Le « Project 2025 » est une épaisse feuille de route stratégique de plus de 400 pages, qui s’est donné pour but d’éradiquer "l’État profond" (deep state) et de restaurer dans sa plénitude le pouvoir de la classe moyenne américaine. Ce document de travail est l’œuvre d’une multitude d’auteurs conservateurs réunis pour fournir au Parti républicain en général, et à Donald Trump en particulier, un cadre de réflexion stratégique.
Bien sûr, Donald Trump a toujours fait savoir qu’il ne prenait pas ses ordres à la Heritage Foundation. Et les taxes sur les importations qui bouleversent aujourd’hui l’ordre mondial ne sont pas extraites du Project 2025.
Mais il est remarquable de noter que nombre de membres de la première administration Trump ont participé à l’élaboration du rapport – comme Peter Navarro – et que, comme lui, ils occupent à nouveau un poste dans la seconde administration Trump.
Une philosophie de guerre
La philosophie générale du Project 2025 est une philosophie de guerre. Cette philosophie a été explicitée par Marco Rubio, secrétaire d’État, le 15 janvier 2025, lors de sa déposition devant la commission des affaires étrangères du Sénat. À la chute du Mur de Berlin en 1989, a expliqué Marco Rubio, une « dangereuse illusion » a pris corps :
« Nous avons cru être arrivés à la fin de l’Histoire. Nous avons cru que toutes les nations du monde allaient désormais appartenir à une communauté démocratique dirigée par l’Occident. Une politique étrangère au service de l’intérêt national pouvait désormais être remplacée par une politique étrangère au service de l’ordre mondial libéral. Et l’humanité tout entière était désormais libre d’abandonner sa souveraineté et son identité nationales pour devenir une seule famille humaine et citoyenne du monde. »
Cette dangereuse illusion a duré trente-cinq ans et a donné lieu à ce qu’on a appelé la « mondialisation ». Soit « un engagement quasi religieux en faveur d’un commerce libre et sans entraves. Cette mondialisation s’est effectuée au détriment de notre économie nationale. Elle a réduit la classe moyenne, plongé la classe ouvrière dans la crise, anéanti notre capacité industrielle et poussé des chaînes d’approvisionnement essentielles entre les mains d’adversaires et de rivaux. »
Cette dangereuse illusion a contribué à la formation d’ennemis puissants de l’Amérique, de l’Occident et de la démocratie.
« Nous avons accueilli le Parti communiste chinois dans l’ordre mondial. Il a profité de tous ses avantages et a ignoré toutes ses obligations et responsabilités. Il a réprimé, menti, triché, piraté et volé pour accéder au statut de superpuissance mondiale, et ce, à nos dépens et aux dépens de son propre peuple. »
« L’ordre mondial d’après-guerre n’est pas seulement obsolète », a poursuivi Rubio, « il est désormais une arme utilisée contre nous. »
Reconstruire la base industrielle des États-Unis
Ces taxes douanières instaurées par Donald Trump sont l’équivalent d’une batterie de missiles lancés contre la superpuissance économique chinoise. Il s’agit moins de détruire la Chine que de réindustrialiser les États-Unis. Et pourquoi réindustrialiser les États-Unis ? Parce qu’en cas de guerre, un pays qui ne produit ni sa nourriture ni ses armes n’a aucune chance de survivre.
L’article que Peter Navarro a rédigé pour le Projet 2025 s’intitule « Plaidoyer en faveur du commerce équitable » (The case for fair trade). Il y explique que les délocalisations et les transferts de compétences en Chine « ont fait surgir le spectre d’une base industrielle manufacturière et de défense qui serait incapable de fournir les armes et le matériel nécessaires à l’Amérique si elle entrait dans un conflit majeur ou si elle cherchait à aider un allié majeur comme l’Europe, le Japon ou Taïwan ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, a ajouté Navarro, « ce ne sont pas seulement les braves soldats, marins et pilotes qui ont battu les nazis et le Japon impérial. Ce sont les usines de l’Amérique – son “arsenal de démocratie” – qui ont submergé les forces de l’Axe. »
La réindustrialisation des États-Unis est donc un impératif militaire. Peter Navarro a accusé la Chine d’avoir exercé un chantage en 2020, pendant la pandémie de Covid-19 :
« La Chine communiste, qui contrôle une grande partie de la production et des chaînes d'approvisionnement pharmaceutiques mondiales, aurait menacé de plonger l’Amérique “dans une puissante mer de coronavirus” en raréfiant les exportations de produits pharmaceutiques si les politiciens américains osaient enquêter sur ce qui s’est passé au laboratoire de Wuhan. »
En 2024, la désindustrialisation a montré que les États-Unis pouvaient rencontrer des difficultés à approvisionner en même temps l’Ukraine et Israël en armes et munitions.
Peter Navarro insiste : « Comme l’a indiqué le président Donald Trump lors de l’annonce de sa stratégie de sécurité nationale en 2017 : “la sécurité économique est la sécurité nationale”. »
Comment la puissance chinoise s’est-elle constituée ?
Comment ce pays du tiers monde qu’était la Chine a-t-il mis les États-Unis cul par-dessus tête en à peine trente-cinq ans ? En exploitant les failles des règles du commerce international.
La règle de la « nation la plus favorisée » (NPF) est une règle fondamentale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle oblige les membres de l’OMC à accorder à tous les pays l’avantage fiscal qu’ils accordent à un pays sur un type de produit. Grâce à la NPF, les produits chinois ont inondé le marché américain avec des biens à bas coût, souvent subventionnés et produits dans des conditions inéquitables.
Les entreprises américaines ne pouvaient pas rivaliser avec des produits fabriqués dans un pays où les salaires sont très bas, où les normes environnementales sont laxistes et où les subventions étaient importantes. Elles ont donc été contraintes de fermer leurs portes. C’est ainsi qu’est née la Rust Belt (ceinture de la rouille), cet immense alignement d’usines fermées dans les plaines du Midwest.
Non seulement les produits chinois se sont mis à concurrencer de manière déloyale les produits américains, mais l’avidité a joué : de nombreuses entreprises américaines ont licencié aux États-Unis pour reconstituer leur base industrielle en Chine afin de produire à bas coût et réexporter aux États-Unis sans payer de taxes excessives.
Résultat : entre 2001 et 2018, les États-Unis auraient perdu plus de 3 millions d’emplois manufacturiers et généré un déficit commercial de 400 milliards de dollars en 2020. Ce déficit était déjà de 83 milliards de dollars en 2001.
La règle de la nation la plus favorisée n’a pas été le seul outil utilisé par la Chine pour se doter d’une industrie de puissance planétaire.
Peter Navarro a listé une cinquantaine d’armes commerciales utilisées par la Chine pour asseoir sa suprématie. En voici quelques-unes :
Approbations administratives et licences : les entreprises doivent fournir des dossiers complexes informant le gouvernement chinois de leurs projets et innovations.
Lois anti monopoles : souvent perçues comme de l’extorsion, elles ont forcé des multinationales à transférer des technologies.
« Remèdes comportementaux » : en cas de fusions-acquisitions, les entreprises sont contraintes de maintenir des chaînes d’approvisionnement chinoises ou de plafonner leurs prix.
Restrictions et transferts technologiques : imposition de joint-ventures avec un partenaire chinois, limitation du capital étranger, transmission d’informations techniques.
Protection juridique : certaines entreprises chinoises exigent l’immunité offerte par le Foreign Sovereign Immunities Act (FSIA), les protégeant de poursuites judiciaires aux États-Unis.
…
Quelles conclusions tirer ?
Tel est pris qui croyait prendre : L’intégration de la Chine à l’OMC visait à la faire évoluer vers le capitalisme. En réalité, la Chine a conservé ses ambitions hégémoniques, tout en profitant des bénéfices du capitalisme mondial.
Une contre-révolution qui fait rugir les médias : Lorsque des millions d’emplois industriels ont été délocalisés en Chine, les médias sont restés silencieux. Ils ont expliqué que c’était “les lois de l’économie”. Aujourd’hui, ils dénoncent le protectionnisme de Trump. Il est vrai que la politique douanière de Donald Trump dérange les intérêts des milliardaires propriétaires de journaux.
La contre mondialisation est un impératif militaire : Pour survivre, l’Occident doit se réindustrialiser.
C’est ce qu’a déclaré Donald Trump le 23 janvier au Forum économique mondial de Davos :
« Mon message à toutes les entreprises du monde est simple. Venez fabriquer votre produit en Amérique, vous bénéficierez des impôts parmi les plus bas au monde. (…) Mais si vous ne fabriquez pas votre produit en Amérique, ce qui est votre droit, alors, vous devrez payer des droits de douane – de différents montants, mais des droits de douane – qui feront affluer des centaines de milliards de dollars, et même des milliers de milliards de dollars de recettes pour renforcer notre économie et réduire la dette. »
Le 5 avril, sur Truth Social, Donald Trump a déclaré :
« La Chine a été bien plus durement touchée que les États-Unis. C’EST UNE RÉVOLUTION ÉCONOMIQUE, ET NOUS LA GAGNERONS. TENEZ BON, ce ne sera pas facile, mais le résultat final sera historique. Nous allons… RENDRE L’AMÉRIQUE GRANDE À NOUVEAU ! »
Il ne fait guère de doute que le Parti communiste chinois a compris le sens de la manœuvre de Donald Trump. Il se sait directement visé en tant que puissance militaire.
Quelle sera son attitude ? Là est l’inconnue.
Vous oubliez l extreme cupidité des industriels occidentaux , ils ont vu l opportunitė de multiplier par X des marges qui sont devenues souvent colossales grace au travail des petits chinois .
L UE n est que l emanation de cette culture venale et anti patriote qui a detruit les classes moyennes occidentales et fait exploser les dividendes.
De plus les patrons se debarrassaient de la partie industrielle pour garder marketing et vente et en tirer profit et " tranquilité" puisqu enfin debarrassés de la classe ouvriere .
L analyse trumpienne est largement insuffisante et c est inquietant.
Tout à fait d'accord mais l'histoire de l'arrivée de ce Navarro et de son invention d'un autre expert au nom simplement anagramme de son propre nom a de quoi étonner.
https://youtu.be/MJbZCbBLqkk?si=RAODkTEzmCqdjIa7