En Finir avec l’Anti-Nazisme de Pacotille
L’espace public n’est peuplé que de « nazis » ou de « résistants ». Ça suffit ! Rendez-nous la gauche et la droite.
La 80ème commémoration de l’extermination des juifs par les nazis a eu lieu à Auschwitz le 27 janvier 2025. Force est de reconnaître que ce culte mémoriel obligatoire n’a pas empêché l’antisémitisme de prospérer partout en France et en Europe1.
Mais les juifs et Israel ne sont pas les seuls grands perdants de ce culte mémoriel anti-nazi. Le débat public en est un autre. Elon Musk ne peut plus tendre le bras dans une réunion publique sans qu’il soit accusé d’avoir réinventé le Sieg Heil des grandes messes nazies.
Le politiste américain Yasha Mounk adjure le peuple de gauche de cesser de jouer les « résistants » face au grand méchant « nazi » Trump et il les supplie de riposter dossier par dossier, plutôt que de perdre leur temps à se camper en guerriers de la résistance antinazie.
En Belgique, en 2007, Yves Leterme, ancien premier ministre belge, a comparé la Radio-télévision belge de la Communauté française à Radio Mille Collines, qui a incité au génocide des Tutsis au Rwanda.
En 2009, Christine Albanel, alors ministre de la Culture, s’était déclarée accablée, « par l'obstination qui consiste à présenter l'Hadopi (loi contre le téléchargement illégal sur Internet) comme une sorte d'antenne de la Gestapo ... »
Pendant la pandémie de COVID-19, les opposants au port obligatoire du masque ou à la vaccination obligatoire ont assimilé ces contraintes à des pratiques nazies ou à des violations des droits humains comparables à celles des camps de concentration. Des manifestants anti-vaccin se sont affichés en portant des étoiles jaunes, celles-là même que les nazis ont imposé aux juifs avant de les exterminer. Un afficheur varois avait même publié des affiches représentant le président Emmanuel Macron en Adolf Hitler.
En France, en novembre 2019, en France, des islamistes ont porté l’étoile jaune au revers de leur vêtement. Il n’y avait pas écrit « juden » comme en 1940, mais « muslim ». Ils tentaient ainsi d’accréditer l’idée qu’un racisme d’État antimusulman sévissait en France, envers les musulmans.
Les Palestiniens ont compris que cette glue de la pensée en Occident, pouvait leur être utile. Ils se sont fait passer pour les juifs du Moyen Orient, ce qui leur a permis de nazifier les juifs d’Israel.
En 2010, Marine Le Pen a fait bouillir la marmite en sens inverse. Elle a comparé les prières de rue musulmanes à une « occupation » du territoire national. Inutile de préciser que l’indignation médiatique antinazie a turbiné à plein régime e.
Plus près de nous, le 25 juin 2024, Emmanuel Bompard coordinateur de la France insoumise, le mouvement dirigé par Jean-Luc Mélenchon, est apparu à la télévision avec, au revers de son veston un pin’s en forme de triangle rouge inversé. Certains ont fait remarquer aussitôt que le port de ce symbole, depuis le 7 octobre, était un signe de soutien aux islamistes palestiniens à Gaza. Mais Bompart a rectifié et affirme que "le triangle rouge vient de l’histoire des camps de concentration, des opposants politiques ». L'essayiste Raphaël Enthoven a parfaitement saisi que le pin’s « cochait toutes les cases : de la revendication ouvrière jusqu’au symbole menaçant pour les Juifs ».
Samedi 25 janvier 2025, jour ou le Hamas a libéré quatre jeunes soldates israéliennes retenues en otages, on pouvait lire sur l’estrade ou les jeunes filles ont été présentées aux caméras de télévision que le Hamas était un mouvement de « résistance contre l’oppresseur sioniste nazie ». Pour Gadi Ezra, commentateur et ancien diplomate israélien, il s'agissait d'une « tentative délibérée de s'aligner sur la culture woke » qui sévit en Occident.
Mais le wokisme qui fige le monde en oppresseurs et opprimés, est lui-même un dérivé de la culture concentrationnaire qui parasite le débat politique en Europe et aux Etats Unis. Pour les wokistes, tous les Blancs et tous les oppresseurs sont des nazis.
Pollution
La chose a été signalée maintes fois, cette inflation des références au nazisme dans le débat politique contemporain a naturellement appauvri les discussions et banalisés les crimes nazis.
Mais il est bon aussi de préciser que cette pollution intellectuelle n’a pas surgi du néant. Elle a été instrumentalisée par la gauche contre la droite. Notamment pour la diviser. En France, le mitterrandisme a ainsi fait monter le « nazi » Jean-Marie Le Pen – ce dernier s’est d’ailleurs fait un plaisir de multiplier les outrances verbales dans tous les micros du service public qui soudain se tendaient vers lui -, pour empêcher la droite classique de faire alliance avec le Front National. Un blocage qui dure encore aujourd’hui. L’opération était même doublement bénéficiaire puisqu’elle faussait le narratif historique. C’est la gauche qui a collaboré avec Pétain et les nazis et c’est la droite nationaliste qui est allée à Londres rejoindre de Gaulle.
Cette nazification du débat public a été instrumentalisée encore une fois par la gauche, sous François Hollande, pour mettre en place une immigration de peuplement capable de verrouiller l’échiquier électoral en faveur de la gauche. « Touche pas à mon pote » a été montée comme une machine de guerre électorale pour diaboliser et nazifier quiconque aurait critiqué la politique d’immigration de la gauche en France.
Quand Donald Trump parle d’expulser les immigrants illégaux (to deport), la presse francophone traduit le terme par « déportation », avec les images de la seconde guerre mondiale qui vont avec.
En janvier 2025, quand François Bayrou, premier ministre a évoqué une perception de « submersion migratoire » à la télévision, Boris Vallaud, chef de file des députés PS lui a intenté un procès en immoralité. « Le parti socialiste ne peut participer à aucune négociation avec un gouvernement qui valide les idées de l’extrême droite. Un compromis budgétaire est possible, un compromis moral, ça n’existe pas » a déclaré Philippe Brun député PS de l’Eure.
La chose rassurante est que ce cirque pédant et moralisateur est sur le point de prendre fin. L’élection de Donald Trump, l’homme le plus « exxxtrreeemmmeeeddroouuuaattisé » du monde, montre que les électeurs américains blancs, noirs, latinos en ont eu assez d’être pris pour des marionnettes par une classe d’imbéciles surdiplômés. Comme l’écrit Yasha Mounk, « de nettes majorités d'Américains désapprouvent le bilan de Joe Biden et de Kamala Harris, ont une vision négative du parti démocrate, éprouvent une profonde méfiance vis-à-vis des institutions, du Congrès à l'université de Harvard, et détestent les médias généralistes tels que CNN et The New York Times ».
Et pourquoi les Américains étaient-ils en colère contre tous ces piliers du Parti Démocrate ? Yasha Mounk à l’air de ne pas le savoir. Mais on peut lui souffler la réponse : c’est parce que ces élites ont décidé de ne plus faire nation. Elles ont fait sécession d’avec les classes populaires et ont tenté de plier ces classes populaires à des « valeurs » pseudo-universelles (inclusion, diversité, égalitarisme) étrangères à l’héritage culturel américain.
Les droits exorbitants accordé à des minorités ethniques ou sexuelles rompaient avec la méritocratie qui est au fondement de l’American Dream. En votant Trump, les Américains ont voté pour maintenir vivante l'idée que toute personne, peu importe son origine sociale ou ethnique, peut réussir grâce au travail, au mérite et à sa détermination.
Tout le contraire du nazisme-wokisme.
[1] Selon une étude de la FRA, agence de l’UE basée à Vienne (Autriche), 96% des 8 000 juifs interrogés ont été confrontés à l’antisémitisme « en ligne » ou dans leur quotidien au cours des douze mois précédant l’enquête. Précisons que l’enquête a été menée avant le déclenchement de la guerre à Gaza.
"Les Palestiniens ont compris que cette glue de la pensée en Occident, pouvait leur être utile. Ils se sont fait passer pour les juifs du Moyen Orient, ce qui leur a permis de nazifier les juifs d’Israel." Les Cette phrase résume tout. On peut bien sûr, gloser pendant des heures quand commence "la glue de la pensée" est entre autres, le résultat de plusieurs phénomènes: les pirouettes pour se débarrasser de la culpabilité non-assumée après la Shoah. Tout le monde est devenu le Juif de l'autre indésirable. L'indistinct du sens. C'est du St. Paul au premier degré.
Infantilisme idéologique, désir de jouer au héros résistant...pathétique !